vendredi 15 mars 2013

Mythologie grecque et romaine: Saturne, en grec Cronos


Saturne par Polidoro da Caravaggio au XVIe siècle
Saturne par Polidoro da Caravaggio au XVIe siècle


Saturne, en grec Cronos

Fils puîné d’Uranus et de l’antique Vesta, ou du Ciel et de la Terre, Saturne, après avoir détrôné son père, obtint de son frère aîné Titan la faveur de régner à sa place.
Titan toutefois y mit une condition, c’est que Saturne ferait périr toute sa postérité mâle, afin que la succession au trône fût réservée aux propres fils de Titan. Saturne épousa Rhéa, dont il eut plusieurs fils qu’il dévora  avidement, ainsi qu’il en était convenu avec son frère. Sachant d’ailleurs qu’un jour, il serait lui aussi renversé du trône par un de ses fils, il exigeait de son épouse qu’elle lui livrât les nouveau-nés.
Cependant, Rhéa parvint à sauver Jupiter. Celui-ci, étant devenu grand, fit la guerre à son père, le vainquit, et, après l’avoir traité comme Uranus avait été traité par ses fils, il le chassa du ciel. Ainsi la dynastie de Saturne se continua au détriment de celle de Titan.
Saturne eut trois fils de Rhéa, qui parvint à les sauver avec la même adresse : Jupiter, Neptune et Pluton, et une fille, Junon, sœur jumelle et épouse de Jupiter.
Quelques-uns y ajoutent Vesta, déesse du feu, et Cérès, déesse des moissons. Il eut en outre un grand nombre d’enfants de plusieurs autres femmes, comme le centaure Chiron de la nymphe Philyre, etc.
On dit que Saturne, détrôné par son fils Jupiter, et réduit à la condition de simple mortel, vint se réfugier en Italie, dans le Latium, y rassembla les hommes féroces, épars dans les montagnes, et leur donna des lois. Son règne fut l’âge d’or, ses paisibles sujets étant gouvernés avec douceur. L’égalité des conditions fut rétablie ; aucun homme n’était au service d’un autre ; personne ne possédait rien en propre ; toutes choses étaient communes, comme si tous n’eussent eu qu’un même héritage.
C’était pour rappeler la mémoire de cet âge heureux qu’on célébrait à Rome les Saturnales.
Ces fêtes, dont l’institution remontait dans le passé bien au-delà de la fondation de la ville, consistaient principalement à représenter l’égalité qui régnait primitivement parmi les hommes. Elles commençaient le 16 décembre de chaque année : d’abord elles ne durèrent qu’un jour, mais l’empereur Auguste ordonna qu’elles se célèbrent pendant trois jours, auxquels plus tard Caligula ajouta un quatrième. Pendant ces fêtes, on suspendait la puissance des maîtres sur leurs esclaves, et ceux-ci avaient le droit de parler et d’agir en toute liberté. Tout ne respirait alors que le plaisir et la joie : les tribunaux et les écoles étaient en vacances ; il n’était permis ni d’entreprendre aucune guerre, ni d’exécuter un criminel, ni d’exercer d’autre art que celui de la cuisine ; on s’envoyait des présents, et l’on se donnait de somptueux repas. De plus, tous les habitants de la ville cessaient leurs travaux : la population se portait en masse vers le mont Aventin, comme pour y prendre l’air de la campagne. Les esclaves pouvaient critiquer les défauts de leurs maîtres, jouer contre eux, et ceux-ci les servaient à table, sans compter les plats et les morceaux.
En grec, Saturne est désigné sous le nom de Cronos, c’est-à-dire le Temps. L’allégorie est transparente dans cette fable de Saturne. Ce dieu qui dévore ses enfants n’est, dit Cicéron, que le Temps lui-même, le Temps insatiable d’années, et qui consume toutes celles qui s’écoulent. Afin de le contenir, Jupiter l’a enchaîné, c’est-à dire l’a soumis au cours des astres qui sont comme ses liens.
Les Carthaginois offraient à Saturne des sacrifices humains : ses victimes étaient des enfants nouveau-nés. À ces sacrifices, le jeu des flûtes et des tympanons ou tambours faisait un si grand bruit que les cris de l’enfant immolé ne pouvaient être entendus.
À Rome, le temple que ce dieu avait sur le penchant du Capitole fut dépositaire du trésor public, par la raison que, du temps de Saturne, c’est-à-dire durant l’âge d’or, il ne se commettait aucun vol. Sa statue était attachée avec des chaînes qu’on ne lui ôtait qu’au mois de décembre, époque des Saturnales.
Saturne était communément représenté comme un vieillard courbé sous le poids des années, tenant une faux à la main pour marquer qu’il préside au temps. Sur beaucoup de monuments, il est représenté avec un voile, sans doute parce que les temps sont obscurs et couverts d’un voile impénétrable.
Saturne ayant le globe sur la tête est considéré comme étant la planète de ce nom.
Une gravure, dite étrusque, le représente ailé, avec sa faux posée sur un globe ; c’est ainsi que nous représentons toujours le Temps.
Le jour de Saturne est celui que nous nommons samedi (Saturni dies).

samedi 16 février 2013

Légendes Indiennes: Comment le corbeau est devenu noir ?




 COMMENT LE CORBEAU EST DEVENU NOIR

Il y a très, très longtemps, quand la terre et ses habitants étaient encore jeunes, les corbeaux étaient tous blancs comme neige. En ce temps-là, les hommes n'avaient ni chevaux, ni fusils, ni armes en métal. Mais ils dépendaient pourtant de la chasse au bison pour manger et survivre.
Il était difficile, aléatoire et dangereux de chasser le bison à pied, avec des armes à pointe de pierre.
Les corbeaux rendaient les choses encore plus difficiles aux chasseurs, car ils étaient les amis des bisons. Ils montaient très haut dans le ciel, au-dessus de la prairie, d'où ils pouvaient voir tout ce qui se passait.
A chaque fois qu'un chasseur s'approchait d'un troupeau, les corbeaux volaient jusqu'à leurs amis et se perchant entre leurs deux cornes, ils les mettaient en garde « Croa, croa, croa, chers cousins, voici venir des chasseurs. Ils sont en train de ramper dans le ravin qui est là-bas. Ils sont derrière cette colline. Attention ! Croa, croa, croa! ».
En les entendant, les bisons s'enfuyaient au galop, et alors, les gens mouraient de faim Les indiens se réunirent donc en conseil pour décider quoi faire. Parmi les corbeaux, il en était un énorme, deux fois plus gros que tous les autres, qui était leur chef.
Pendant le conseil, le vieux sage se leva et suggéra ceci : « il nous faut prendre le grand corbeau blanc et lui donner une bonne leçon. Nous n'avons que cette solution, ou bien nous allons continuer à avoir faim ».
Il prit une grande peau de bison, entière, avec la tête et les cornes, et il la posa sur les épaules d'un jeune brave, en disant : « mon neveu, glisse-toi parmi les bisons. Ils te prendront pour l'un des leurs, et ainsi tu pourras capturer le grand corbeau blanc ».
Ainsi déguisé en bison, le jeune indien se faufila au milieu du troupeau et fit semblant de brouter.

Les grands animaux hirsutes ne lui prêtèrent pas la moindre attention. Ensuite les chasseurs quittèrent leur campement et le suivirent, leur arcs tous prêts.
Comme ils s'approchaient du troupeau, les corbeaux s'en vinrent, comme d'habitude, prévenir les bisons : « croa, croa, croa, chers cousins, les chasseurs viennent pour vous tuer. Gardez-vous de leurs flèches. Croa, croa, croa ! ».
Et, comme d'habitude, tous les bisons commençaient à s'enfuir au galop....... Tous, sauf bien sûr le jeune chasseur sous sa peau hirsute, qui faisait semblant de continuer à brouter.
Le grand corbeau blanc vint donc se percher sur les épaules du chasseur et battant des ailes, il lui dit : « Croa, croa, croa, mon frère, es-tu sourd ?  Les chasseurs sont tout près, juste de l'autre côté de la colline. Sauve-toi ! ».
Mais, à ce moment-là, le jeune chasseur laissa tomber sa peau de bison et s'empara de grand corbeau en le saisissant par les pattes.
Puis il prit un lien de peau, lui attacha les deux pattes ensemble et attacha l'autre extrémité à une grosse pierre. Le corbeau se débattait tant qu'il pouvait, mais en vain.
Les indiens de nouveau tinrent conseil. « Qu’allons-nous faire de ce sale corbeau, qui nous a affamés tant de fois ? Je vais le brûler ! ». S’écria un chasseur en colère. Et avant qu'on ait pu faire le moindre geste, il arracha le corbeau des mains du jeune chasseur et le plongea dans le feu du conseil, avec sa pierre et sa lanière de cuir. « Ça t'apprendra ! » lui dit-il.
Bien entendu, le lien qui l'attachait à la pierre brûla complètement presque tout de suite, et le grand corbeau réussit à s'envoler. Mais il était un peu roussi, et certaines de ses plumes étaient carbonisées.
Il était toujours aussi gros, mais il n'était plus blanc. « croa, croa, croa ! » cria-t-il en s'envolant du plus vite qu'il pût. « Jamais je ne recommencerai ; je n'avertirai plus les bisons, Je vous le promets, Croa croa croa ! ».
C'est ainsi qu'il réussit à s'échapper. Mais, depuis ce temps-là, tous les corbeaux sont noirs.

Raconté par les Sioux Brûlés

mardi 5 février 2013

Le féminin pluriel dans la mythologie grecque


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Déesse_mère_MAN_St_Germain


Le féminin pluriel

Qu'elles soient trois, neuf ou cinquante, elles doivent leur nombre à la lune. L'Europe ancienne n'avait pas de dieux. C'était bien avant les Grecs. Il y avait une Mère, immortelle, immuable et toute-puissante, que les hommes révéraient. Cette mère s'appelait la" Triple Déesse Lune ". Elle était triple parce que la lune a trois phases: nouvelle, pleine et vieille. Exactement comme la femme a trois âges: la jeune fille, la femme mariée, la vieille femme. Exactement comme les plantes ont trois saisons qui donnent les bourgeons, puis les fleurs et enfin les fruits, les beaux fruits mûrs! Voilà d' où vient le caractère sacré du nombre trois. Et plus on le multipliait par lui même, plus on le rendait divin. Dans cette très ancienne religion grecque, la lune est terriblement importante, beaucoup plus importante que le soleil. Car le soleil perd de son intensité au fur et à mesure que l'année décroît. La lune, non. On lui attribue d'immenses pouvoirs, comme de fournir de l'eau aux cultures ou au contraire de provoquer la sécheresse. Elle est femme et multiple. Tous ces féminins pluriels viennent d'elle.

Les trois grâces - les trois charités
Les trois grâces - les trois charités

Les Trois Charités

Voici Aglaé (la brillante), Thalie (la verdoyante) et Euphrosyne (la joie intérieure). Elles sont filles de Zeus et d'Eurynomé, elle-même fille du Titan Océanos. Elles sont toujours ensemble, à danser devant les dieux aux doux sons de la lyre d'Apollon. Mais elles ravissent aussi les hommes qui quelquefois ont la chance de les apercevoir, comme une gracieuse nuée qui fait fleurir la vie. On les appelle les " charités " parce que Charis veut dire " grâce ". Elles sont toutes les trois en une, tellement que certains Grecs les appelaient d'un seul nom qui était une phrase en trois mots : " pasithea-cale " : la déesse que tous les hommes trouvent belle.

Les Trois Érinyes
Les Trois Érinyes

Les Trois Érinyes

Elles s'appellent Alecto, Tisiphoné et Mégère. Elles sont monstrueuses, vengeresses et affreuses à voir. Ce sont les déesses de l'épouvante et les filles du sang! Nées des gouttes de sang versé par Ouranos sur la Terre-Mère, elles pourchassent les méchants de la terre, les meurtriers, les parricides, ceux qui ne peuvent offenser que leur Mère. Elles les traînent jusqu'aux Enfers pour qu'ils y subissent leur punition. Elles sont capables d'enflammer la haine dans les cœurs humains, de déchaîner des guerres. L'une d'entre elles est devenue si célèbre qu'elle en est devenue commune : Mégère... Un simple adjectif.
    Les Trois Moires
  Les Trois Moires

 Les Trois Moires

Clotho, Lachésis et Atropos. Elles distribuent aux hommes, dès leur naissance, tout le malheur ou le bonheur que la vie leur réserve. Clotho est la fileuse et sa quenouille déroule le fil de la vie. Lachésis dispense le sort avec sa baguette et assigne à chacun sa destinée. EtAtropos, l'inflexible, tranche inexorablement, le jour venu, le fil de la vie de ses grands ciseaux. Elles sont sans pitié et ne changent jamais d'avis.

Dans leur palais, la destinée est gravée sur le fer et l'airain, de sorte que rien ne peut l'effacer.
Les Trois Hespérides
Les Trois Hespérides
 
Les Trois Hespérides

L'histoire d'Hespéria, Aeglé et Érythie est jolie. Filles d' Atlas, le Titan qui porte le ciel, et d'Hespéros, l' étoile du soir, elles habitent en Extrême Occident, là où est le lit du soleil. (Pour les Grecs, Hespérie, où commence le soir, était en Italie.) Elles vivent dans un jardin, le jardin merveilleux qu'Héra a donné à Gé, la déesse Mère. Et dans ce jardin des "Hespérides ", il y a des arbres couverts de " pommes d'or ". Certains prétendent que ce sont en réalité des oranges... Mais c'étaient peut-être de vraies pommes d' or. Ce qui est sûr c' est que lorsque le soleil disparaît et qu'Hespéros, l'étoile du soir, apparaît sur l'horizon, le ciel est alors vert, jaune et rouge, comme un pommier chargé de pommes. Et le soleil, coupé par l'horizon, ressemble à une demi-pomme rouge.

Et quand on regarde une pomme coupée en deux, et que l'on regarde l'étoile à cinq branches, est ce qu'on ne reconnaît pas l'étoile du soir ?
Les Trois Gorgones

Les Trois Gorgones

Sthéno (là forte), Euryalé (celle qui erre par le monde) et Méduse (la rusée) ont des yeux étincelants et exorbités, la langue pendante, des dents pointues et écartées. Derrière un masque terrifiant luisent des regards de braise. Elles gardent le secret sur les Mystères divins, en écartant, par leur redoutable apparence, les curieux qui voudraient percer ces Mystères. D'ailleurs, un seul de leur terrible regard change les hommes en pierre... Les Gorgones sont tellement terrifiantes que les boulangers grecs les peignaient sur les portes de leurs fours pour décourager les gens de regarder à l'intérieur du four et d'abîmer le pain !
Les Trois Grées

Les Trois Grées

Voici les soeurs aînées des Gorgones, trois vieilles femmes laides à faire peur,' aux cheveux gris, à la peau grise, couvertes d'une loque grise. Tout est gris chez elles. Les Grées habitent une sombre région où même le ciel est gris. Un pays toujours entouré de crépuscule. Jamais un rayon de soleil ne l'éclaire et la lune elle-même s'y montre rarement la nuit. Elles vivent là dans la grisaille, fanées par le grand âge. Ce sont d'étranges créatures : un seul œil pour trois. Elles s'en servent chacune à leur tour! Et elles font la même chose avec leur unique dent ! Elles ont quand même chacune un nom: Enyo, Péphrédo et Dino.
Les neuf Muses, les trois Grâces, les sept Sages,  Socrate, dans un salon
Les neuf Muses, les trois Grâces, les sept Sages,  Socrate, dans un salon



Les Neuf Muses

Filles de Zeus et de Mnémosyne, les neuf Muses vivent sur le mont Hélicon. Zeus, la toute puissance, Mnémosyne, la Mémoire: les fruits en pouvaient-ils être autres que les Muses, celles qui font sonner en l'homme la corde divine ? Les Muses sont cette mémoire-là : elles chantent et dansent, rappelant pour l'éternité aux hommes qu'ils portent au plus profond d'eux-mêmes, au plus secret, comme un trésor, la poésie, la musique et tous les arts. Et surtout, les moyens de les chanter tous...

Terpsichore! Muse de la Danse! Sans toi les hommes ne sauraient pas qu'ils sont aussi des fleurs dansantes, de sublimes étoiles de mer, une symphonie de nuages en mouvement : des danseurs nés portes par toi.

Et toi, divine Calliope, immense Calliope, Muse de la grande poésie, celle qui emporte, comme sur les océans, la poésie épique! Erato secrète, qui se cache dans les plis de la timidité et dans ceux du désir, Erato, Muse de la Poésie amoureuse, qui lance ton chant comme un cri ou le susurre comme un murmure… Et toi, Euterpe, reine de la poésie lyrique et de la musique, divine Muse, sans toi nos oreilles seraient comme des pierres !

Clio, tu es la mémoire des hommes, Muse de l 'Histoire, qui garde précieusement pour nous le fil du Temps... Uranie, brillante Muse, tu es l'Astronomie, par toi nous saurons peut-être le secret des étoiles et de l'azur qui devient noir quand disparaît le soleil... Melpomène, tu fais pleurer les grandes foules, ô Muse de la Tragédie; et toi, Thalie, tu inspires aux hommes la Comédie et tu les fais rire !

Enfin, toi, Polymnie! Muse des chants religieux et du beau-parler, de la Rhétorique! Tu connais des choses terribles et tu sais tirer de l'ombre opaque des Mystères et du noir des sanctuaires la voix même des dieux !
Les Cinquante Danaïdes
Les Cinquante Danaïdes
Les Cinquante Danaïdes

Pauvres filles de Danaos! Condamnées à verser sans trêve de l'eau dans un immense tonneau percé! Elles ont beau être cinquante, elles n'arrivent pas à le remplir... Cinquante à faire le même geste pour l'éternité. Et qui devinerait à les voir si douces et belles, qu'elles se trouvent aux Enfers pour avoir commis le plus terrible des crimes ?

Danaos était roi de Lydie et il avait cinquante filles, les Danaïdes. Son frère, Aegyptos,était roi d'Egypte et il avait cinquante garçons. Jusqu'ici tout va bien.

Oui, mais les cousins voulaient épouser leurs cousines et les cousines n'en voulaient absolument pas. Danaos, qui aimait ses filles, leur a alors construit un bateau, avec l'aide d'Athéna, pour s'enfuir. Les voilà parties: elles cinglent vers la Grèce, Danaos est avec elles. Ils abordent à Argos, dans le Péloponnèse et Danaos devient roi d'Argos.

Mais les fils d'Aegyptos les ont pris en chasse. Quelque temps plus tard, ils débarquent à leur tour, réclament leurs cousines, mettent le siège devant la ville. Comprenant que bientôt, ils n'auront plus rien à manger, Danaos fait mine de capituler. Il dit oui. Oui enfin au mariage détesté! Il donne une de ses filles à chacun des garçons... mais aussi à chacune des filles, une longue épingle acérée. On festoie, on boit, on chante. Et pendant la nuit, chacune des Danaïdes transperce le cœur de son nouveau mari... Toutes sauf une, Hypermnestre, prise d'une violente pitié, qui s'enfuit avec son mari Lyncée. Peut-être l'aimait-elle ?
Les Ménades
Les Ménades
 
Les Ménades

Les folles Ménades! Rendues folles par le vin ! Elles sont ivres, c'est vrai, ivres à vie, ivres de vin, ivres pour le meilleur et pour le pire, ivres pour leur seigneur et maître, le grand Dionysos! Le dieu des orgies et de l'ivresse, et du vin qui fait vivre et aimer la vie. Ivres pour le meilleur et pour le pire et souvent pour le pire. Échevelées, hagardes, elles se précipitent le long des pentes, à travers les bois, sans Ménades vont à travers les collines, délirantes, elles crient et dévalent les montagnes en agitant leurs thyrses, des verges emboutées de pommes de pin.

Elles chantent :

" Oh, combien sont doux les chants et les danses sur
La montagne, et la course folle, Oh, combien il est
Doux de tomber, épuisée sur la terre, après que la
Chèvre sauvage a été pourchassée et rejointe. "

Quand elles sont prises de boisson, les Ménades deviennent frénétiques, surexcitées. Elles déchiquettent les veaux vivants, arrachent les membres du malheureux voyageur qui passe par là et se repaissent de chair toute palpitante. Leur mois de prédilection, c'est octobre, le temps du raisin, le temps des vendanges, le temps du lierre aussi qu'elles arrachent et dont une substance contribue à les mettre dans un état de folie totale. Leurs visages sont pleins de tatouages pour mieux les camoufler quand elles passent derrière les branchages des forêts.
Les Amazones
Les Amazones

Les Amazones

Voici une nation entière de femmes. Les Amazones sont les filles d' Arès et d'Harmonie. Curieuse union: la guerre et la paix! Mais vraiment, les Amazones tiennent plus de leur père que de leur mère... Femmes guerrières, tout le temps à cheval, elles sont vêtues de peaux de bêtes sauvages, elles portent casque et carquois. Elles ont le sein droit coupé pour pouvoir mieux tirer à l'arc. Elles sont plus femelles que des femmes et plus mâles que des hommes. Guerrières et séductrices, dominatrices, sanguinaires, les Amazones échevelées martèlent les rivages de la Scythie, leur pays, du galop effréné de leurs petits chevaux de bataille qu'elles montent à califourchon. Elles ne veulent pas d'hommes ou alors uniquement pour leur faire des enfants: Des filles ! Elles tuent tous les bébés garçons à la naissance.